Comment établir un climat propice pour l’écolier ?
Le rôle fondamental des parents en ce qui a trait à la vie scolaire de leur enfant consiste à mettre en place des conditions favorables à l’investissement dans le quotidien des connaissances acquises à l’école. La qualité de cet investissement dépend du désir d’apprendre de l’écolier…
II faut se rappeler à ce sujet que la soif de connaître et de découvrir que chaque enfant possède à la naissance s’effrite parfois au cours des années en raison de multiples facteurs. En effet, une grande importance doit être accordée aux aspects affectifs qui peuvent freiner ou encourager la démarche de l’élève, l’amener vers l’échec ou la réussite. Par aspects affectifs, nous entendons toutes les habiletés relationnelles et les attitudes face à la tâche qui s’acquièrent au quotidien, notamment lors des devoirs et des leçons. Le climat affectif qui se tisse autour du vécu scolaire influence directement la possibilité qu’a l’enfant de s’épanouir à l’école. Ne laissons pas nos enfants revenir de l’école avec son sac ou son cartable à roulettes plein de crainte ou de frustration.
Favoriser le désir d’apprendre de l’écolier
Certains principes de base peuvent aider à améliorer l’engagement, l’investissement scolaire et le plaisir d’apprendre de l’enfant qui sont les seuls véritables moteurs de l’apprentissage, puisqu’ils déterminent les attitudes que l’enfant développera face à ses travaux scolaires et à l’école en général. Avant de les regarder un à un, on doit souligner que leur implantation ne peut que favoriser l’autonomie de l’enfant qui devient d’autant plus importante qu’il est clairement établi que l’abandon scolaire est lié à la dépendance qu’un écolier développe face à un tiers pour apprendre.
En effet, cet enfant reculera facilement devant de nouveaux défis, n’apprendra pas à planifier ni à s’organiser par lui-même et abandonnera rapidement face à une tâche qui lui demande un certain effort. Attribuant ses échecs à ce qu’il croit être une absence de talent, il finira par se convaincre de son incompétence. Cette dévalorisation entraînera des conduites d’évitement et, par voie de conséquence, un plus grand risque d’abandon scolaire à l’adolescence. Voyons donc maintenant ces principes de base.
Permettre à l’enfant de s’engager pleinement dans sa vie scolaire
La réussite scolaire n’est possible que si les parents permettent à l’enfant de s’intégrer à l’école comme en un milieu significatif autre que la famille et de s’y attacher. Bien que cette permission puisse paraître banale ou aller de soi, elle n’est pas chose facile pour plusieurs parents, car elle dépend souvent de leurs propres perceptions et expériences face au nouveau milieu et, notamment, face à l’école. En ce sens, plusieurs réactions de parents face à la vie scolaire de leur enfant trouvent leur signification dans leur propre histoire. Le parent peut répéter, sans en avoir conscience, ce qu’il a lui-même vécu ou, encore, vouloir l’éviter à tout prix en tentant de contrôler tout ce qui se passe autour de l’enfant. II marque ainsi son manque de confiance envers ce milieu auquel il confie l’enfant et parfois envers l’enfant lui-même. Tout parent qui n’a pas trouvé dans ses études une source de gratification et d’épanouissement personnel risque donc d’avoir du mal à laisser son enfant accéder à l’école. La porte de l’école peut demeurer fermée aux yeux de l’enfant faute de permission parentale authentique et de confiance.
Les craintes des parents
Le vécu émotif du parent face à ses propres études ainsi que ses craintes et ses ambivalences concernant la séparation provoquée par l’entrée à l’école peuvent être transmis à l’écolier sans que celui-ci en ait conscience. Ainsi, bien au-delà des mots et de l’obligation de scolariser l’enfant, il faut trouver des moyens pour l’autoriser à s’intégrer à un autre milieu que la maison, même s’il ne sera jamais le milieu idéal souhaité pour l’enfant. Cet idéal est d’autant plus grand lorsque l’enfant est élevé dans un milieu où il est roi et maître. La culture de l’enfant roi, de l’enfant auquel on veut éviter toute souffrance, se traduit dans la vie de tous les jours par la quête incessante de la première place qui, selon la perception de l’enfant, lui serait due mais que l’école ne peut lui reconnaître.
Comment les parents doivent se positionner par rapport au système éducatif ?
En ce sens, le choc de l’entrée à l’école de l’écolier peut être d’autant plus grand si les parents ont toujours conféré une place de petit roi à leur enfant, une place à l’abri des frustrations de la vie et, du même coup, un véritable sentiment de toute-puissance. L’entrée à l’école de l’enfant roi sera pour lui une expérience de confrontation. II aura besoin du soutien réel de ses parents pour accepter d’y faire face et pour renoncer à la place unique qu’il occupait au sein de sa famille. Par ailleurs, il arrive souvent, dans ce type de famille, que les parents aient eux-mêmes du mal à accepter de voir leur enfant traité de la même façon que les autres.
Ils peuvent même éprouver de la difficulté à soutenir dans cette expérience souvent très frustrante et avoir l’impression que l’enfant n’est pas reconnu à sa juste valeur, que les autres enfants peuvent l’influencer négativement, que les enseignants ne savent pas s’y prendre avec lui, que l’administration ne se préoccupe pas des choses essentielles, etc. Bref, tout le système scolaire est alors perçu comme n’étant pas suffisamment bon pour leur enfant et ce dernier le ressent comme tel. En adoptant cette attitude face à l’école, les parents ne peuvent que compliquer l’intégration de l’écolier et voir surgir les problèmes qu’ils craignent tant. Ils se donnent ainsi raison de ne pas faire confiance au milieu scolaire et se dessine un cercle vicieux duquel il est difficile de sortir.